mercredi 30 novembre 2011

Petits et grands fraudeurs - Le Président donnerait-il l'exemple de la fraude et de la tricherie ?


Nicolas Sarkozy a lancé "la chasse aux tricheurs". Mais les grandes fortunes qui trompent le fisc, comme Liliane Bettencourt, coûtent dix fois plus cher que les "faux chômeurs".
C’est, paraît-il, dans les vieux pots programmatiques qu’on fait les meilleures campagnes électorales… Nicolas Sarkozy en est convaincu. Il a donc entonné l’un de ses refrains favoris : la "chasse aux fraudeurs" !
Comme en écho de 2007, le candidat sortant fustige ceux qui trichent en accumulant diverses allocations indues. Pendant que le zélé Laurent Wauquiez voue aux gémonies "le cancer de l’assistanat", Nicolas Sarkozy assène par exemple :
"Frauder la Sécurité sociale, c’est voler !"
Il a raison.

Le chef de l’Etat entend obliger les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) à travailler au moins sept heures par semaine. Pourquoi pas ?
Surtout, il se veut "sans indulgence contre les fraudeurs et les tricheurs".
Tant mieux. Il y a urgence à agir.

Contre les "fraudeurs d’en bas", certes, ceux qui détournent une part des Assedic ou du RMI, et dont on ne saurait tolérer les incivilités. Contre les employeurs qui recourent au travail au noir pour échapper aux cotisations sociales, bien sûr.
Mais aussi, et surtout, contre les "fraudeurs d’en haut", ces grandes fortunes qui se cachent au bord du lac Léman, trompent le fisc, et contribuent à ruiner l’Etat. Ceux-là coûtent dix fois plus cher au bien public que les premiers. Et jouissent souvent d’étonnantes protections qui leur confèrent un sentiment d’impunité. Liliane Bettencourt et sa douzaine de comptes découverts à l’étranger est la figure de proue de cette caste-là.

Quitte à conforter un soupçon de schizophrénie, l’UMP a assigné la semaine dernière à l’ancien ministre Eric Woerth la tâche de lancer l’assaut contre la "fraude sociale" lors d’une convention baptisée "Rendez-vous du courage".

Du "courage", il en faut, en effet, et même plus que ça, pour vilipender publiquement les "faux chômeurs" quand on est sous le coup d’une enquête pour conflit d’intérêts, notamment pour avoir fait embaucher son épouse au service de la plus grande fraudeuse du pays.

Renaud Dély – 29-11-11 - Le Nouvel Observateur

Non seulement dans cette entreprise, il ne faut pas manquer de courage mais il faut encore moins manquer d'air quand on connait les agissements du président et de ses amis.
Le mandataire de la campagne de François Hollande, Daniel Vaillant, et le président de la commission de contrôle financier du PS, Pascal Terrasse, ont saisi mercredi la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) sur les frais de déplacement de Nicolas Sarkozy "qui relèveraient d'actes de propagande".
D'après eux, "depuis plusieurs semaines, le président de la République multiplie les déplacements en province, dont le choix des thèmes et l'organisation indiquent qu'il est d'ores et déjà candidat à sa propre succession, et que ces déplacements réguliers relèvent d'actes de propagande".


Lors de son déplacement à Tricastin, précisent MM. Vaillant et Terrasse, "Nicolas Sarkozy a utilisé la tribune qui lui était offerte pour attaquer l'un de ses adversaires sur ses propositions relatives à la politique énergétique de la France".
En l'occurence, il accusait M. Hollande de "Destruction", "catastrophe", "folie", "intérêt national mis en cause" et même "retour à l'époque de la bougie". Dans le Vaucluse et la Drôme, le coeur de la filière nucléaire française, sa plaidoirie fut sans nuance, dit sans ambages Public Sénat.
"A cette occasion a par ailleurs été organisé le déplacement de nombreux militants du parti politique dont il est issu, sans que toute transparence ait été faite sur l'origine des fonds", accusent les deux socialistes "De plus, les frais engagés lors de ce déplacement qui s'inscrit dans le cadre de la campagne présidentielle n'ont pas été intégrés aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy".
"Nous estimons que la démarche de Nicolas Sarkozy ne relève pas de ses fonctions de président de la République mais de celles de candidat à sa propre succession", notent les deux députés dans un courrier.
"Le président de la République se sert de l'argent des contribuables pour financer sa stratégie de communication, et ce sans que les frais engagés ne soient par ailleurs intégrés à ses comptes de campagne", conformément au code électoral, ajoutent les deux responsables socialistes.
Le compte de campagne prend en compte l'ensemble des recettes perçues et des dépenses engagées ou effectuées par un candidat pendant toute l'année précédant le premier jour de l'élection et jusqu'au dépôt de ce compte auprès de la CNCCFP.
"Outre un détournement des fonds publics et du pouvoir conféré par son statut présidentiel, la démarche de Nicolas Sarkozy paraît constituer une infraction à la législation électorale", concluent-ils.
Ce qui fait logiquement de M. Sarkozy un de ces tricheurs et fraudeurs qu'il prétend chasser et comme le candidat à la présidence le dit fort justement : frauder, c'est voler !
Je pense que le M. le Président sera d'accord avec les deux premiers cités. A moins que ce soit le candidat ou M. Sarkozy, ou Nicolas, ou le mari de Carlita ...
On s'y perd !

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