jeudi 3 mai 2012

Pourquoi l'Europe attend l'élection de François Hollande


El Moudjahid (Alger)
L’Europe dans l’attente du 6 mai
PUBLIE LE : 03-05-2012 | 0:00 | B. H. 

 HIC (humoriste algérien)


Les élections présidentielles pour l´Elysée passionnent autant les Français que les autres citoyens des pays de l´Union européenne. 
En Espagne, au Portugal, en Grèce ou en Irlande, les pays les plus touchés par les mesures d'austérité dictées par l´Allemagne, ils ne sont pas rares les gouvernements de droite qui souhaitent la victoire de François Hollande face à Nicolas Sarkozy. 
Tous reprochent à leur allié politique, le président français sortant, son coude-à-coude avec Angela Merkel qui les oblige de prendre les mesures les plus impopulaires pour ramener leur déficit public, comme dans le cas de l´Espagne, de 8,6% à 3% du PIB avant 2014. 
Le candidat socialiste, lui, a affiché depuis le début de sa campagne son opposition à l'application de ce pacte fiscal qui coûte aux salariés entre 30 et 40% de leurs revenus, parfois davantage. 
Il a même promis que s´il était élu le 6 mai prochain, ce qui est très probable au regard des sondages qui le donnent largement favori (54% contre 46% pour son rival), sa première destination à l´étranger sera Berlin. 
Il compte poser devant Merkel la question de la révision du pacte fiscal pour que soient définis les nouveaux critères de la croissance économique, sans quoi aucun pays endetté n'aura la possibilité d'honorer le pacte de stabilité qui fait obligation aux gouvernements de la zone euro de ramener leur déficit public en dessous des 3%. 
L'idée de Hollande est en train de faire son chemin puisque déjà Bruxelles a convoqué un Sommet sur la croissance. C'est un premier succès pour le candidat socialiste qui sait qu'il peut compter dans son initiative sur un grand nombre de ses pairs européens, y compris les conservateurs, une fois installé à l´Elysée. 
Les européistes estiment qu'avec François Hollande à l´Elysée, Angela Merkel ne jouera plus sur du velours, comme elle l'a fait jusqu'à présent, dans le traitement des questions de la dette et des équilibres budgétaires. 
La France pourrait rééquilibrer son poids politique en Europe et mettre fin ainsi au déséquilibre de pouvoir qui a été préjudiciable à la plupart des Etats de la zone qui n'ont de chance de pouvoir honorer progressivement leur dette qu'en faisant de la croissance. Une chance que ne leur laisse pas le pacte fiscal conclu entre Merkel et Sarkozy et que François Hollande entend renégocier. 
Dans ces conditions draconiennes qui ont jeté les salariés et les chômeurs dans les rues pour manifester leur colère contre une austérité insupportable pour leurs petits budgets, la Grèce n'a aucun moyen de rembourser sa dette ni dans 30 ans, ni dans 50 ans. 
L'Espagne qui est entrée ce début 2012 dans sa seconde phase de récession en trois ans (deux trimestres consécutifs de croissance négative), ne fera pas de croissance avant 2018. D´ici là, son taux de chômage qui dépasse les 24%, le triple qu'en Allemagne et six fois plus qu'en Autriche, aura tout le temps de s'envoler encore davantage. 
Voilà pourquoi le conservateur Mariano Rajoy et ses pairs portugais et grecs souhaitent la victoire du socialiste François Hollande. 
En attendant, la grogne populaire promet de continuer à monter en Europe. La crise économique a déjà balayé les dirigeants portugais, italiens, grecs et espagnols, quelle que soit leur couleur politique. 
Ce serait un miracle que Nicolas Sarkozy soit l'exception le 6 mai prochain. 

HIC (humoriste algérien)





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