dimanche 22 janvier 2012

PRESIDENTIELLE 2012 : COMMENT BAFOUER LA DEMOCRATIE ?


L'élection présidentielle de 2012 est une cérémonie sans importance pour l'avenir de la France malgré ce qu'on voudrait nous laisser croire.
Ils nous ont tous présenté leurs vœux, certains plus que d'autres !
Des vœux publics inutiles et ruineux qui ne servent pour les concurrents principaux qu'à prendre des airs de statue du Commandeur électoralistes, qui leur servent à jeter l'anathème sur le concurrent, à l'invectiver. Mais de vraie proposition ? Point !
La perte du AAA en est le marqueur alors qu'en réalité toute la classe politique en est responsable depuis belle lurette.


La monarchie républicaine s'est installée en France et dans d'autres pays et elle donne à l'élection présidentielle la valeur d'un sacre laïque. C'est un fait nouveau et un rideau de fumée est déployé pour que nul ne s'en rende compte.
Autrefois, les rois de Judée avaient l'onction divine, Jupiter donnait un coup de main à César, on sacrait le roi de France à coups d'huile sainte, le Saint-Esprit se posait sur les fronts des élus. Tiens ! Déjà les élus ?
Les urnes ont remplacé le Saint Chrême et elles se parfument à la démocratie. Les grands prêtre ont juste changé de registre passant du religieux au politique. Mais il faut devenir un élu !
Pour ce faire, il y a les élections mais c'est une technique bien aléatoire, aussi dans le monde entier le bourrage de ces urnes se pratique avec entrain, ce qui est la première façon de bafouer la démocratie.
Les USA sont bêtement si fiers et si jaloux de leur démocratie qu'ils sont prêts à la propager à coups de bombes sur les peuples qui ne partagent pas leur point de vue et ils sont loin d'être innocents dans le bourrage des urnes par dictateurs interposés.
En France, le phénomène est plus rare, il est surtout plus sournois.
La manie antidémocratique du sondage a pour effet que les élections se jouent souvent à la marge : alors la tentation est terrible. Quelques partis "démocratiques" nous en ont fait la démonstration interne.

LA RESSEMBLANCE DES PROGRAMMES.
Dès le début, l'élection est faussée par l'analogie des programmes. Pour attirer le client chaque candidat doit se démarquer des autres. C'est évident pour les 2 candidats dits principaux.
Quand l'un lance un projet, l'autre balance un contre-projet. Un torrent de chiffres plus ou moins vérifiables est lancé sans que personne ne les approfondisse.
Que font les média ? Il y a des exceptions et de bonne questions contradictoires sont posées mais hélas ! rarement dans les média généralistes et ce à des heures de faible écoute.
"Une triple ruine est annoncée.
1e ruine : la persistance plus que vraisemblable des déficits publics. Aucune mesure crédible n'est prévue pour les éviter vraiment et les remplacer par un excédent budgétaire.
2e ruine : la poursuite de la folie de la taxation. Aucune des équipes n’envisage une forte et possible décrue fiscale, moyen connu de laisser se créer de la richesse pour tous.
3e ruine : la poursuite du déluge de lois qui démantibulent la France depuis bien longtemps. Pour créer de la richesse, il faut, en plus de la décrue fiscale, supprimer des lois parfois contradictoires et non en créer de nouvelles.
A cet égard aucun des candidats ne propose de réduire d'une façon marquante le nombre des 38 ministres ou quasi ministres et certains promettent des ministères nouveaux, or une quinzaine de ministres inutiles nous assassinent par leur activisme ou par leur paresse législatifs.
Une autre offense grave faite à la démocratie est le barrage opposé aux nouveaux candidats ainsi qu'aux petits candidats, ou encore à ceux qui sont soupçonnés de "ne pas être républicains".
Ce qualificatif assassin leur est asséné par les détenteurs provisoires du pouvoir et selon leur "bon plaisir" personnel inspiré de leur intérêt électoral." (Michel de Poncins)
Les instruments pour faire verrouillage sont nombreux.Le financement public des partis est le premier. La force fiscale vole de l'argent aux citoyens pour le distribuer largement aux anciens partis.
Citons, aussi, la condition abusive des 500 signatures, véritable obstacle contre les nouveaux ou les petits.


DES COÛTS AHURISSANTS.
Une autre caractéristique de cette bouffonnerie électorale, avant même son ouverture officielle, est son coût fabuleux. Ce coût repose sur une cascade de détournements :
En 1er le détournement de fonds.
Les candidats présentés abusivement comme "candidats de gouvernement" dilapident pour leur campagne des fortunes pillées chez le contribuable. Le président circule dans son superbe tapis volant. Les petits seigneurs en font autant avec des moyens moindres mais ruineux.
2°, le détournement du temps.
Le candidat socialiste a dit détester les riches. Il doit se détester lui-même au regard des avantages formels et informels offerts par ses diverses fonctions.
Or malgré leur action souvent négative, si l'on a l'indulgence de penser que ces gens rendent de temps en temps des services au pays, comment s'expliquer qu'ils consacrent plusieurs mois de leur vie et parfois depuis le début de leur mandat électoral à la campagne électorale ?Le minimum d'honnêteté voudrait qu'ils renoncent pendant cette période à leurs émoluments. Il est vrai que certains ne toucheraient rien du tout !
3°, intervient le détournement de l'information.
Toute la presse et les médias sont sur le pont pour informer des faits et gestes les plus insignifiants des candidats.
Bien sûr, les "petits" candidats et ceux qui n'ont pas été adoubés par le pouvoir n'ont droit qu'à un entrefilet écrit ou un entrefilet de voix.

Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel est censé réparer le déséquilibre des écarts. Mais il n'intervient vraiment que quand la campagne est officiellement ouverte pour les candidats déclarés à ce moment-là.
Le CSA est une coûteuse usine à gaz pour une tâche humainement impossible : découper artificiellement des temps de parole dans des média classiques.
Quand un candidat est dépêché à grands frais sur le lieu d'une catastrophe on ne lui décompte pas son temps alors que sa compassion n'est qu'électoraliste.
Et les réseaux sociaux lui échappent par nature.

Le résultat de ce bazar électoral est que le vote final n'a plus de signification intelligible. Les candidats abordent successivement tous les problèmes et l'on arrive forcément à des moyennes de moyennes. Ce qui n'a plus aucun sens.
Où est l'explication ultime de cette déroute de la démocratie ?
Le "Tout-État" ou le libéralisme effréné ? Nulle réflexion n'a été engagée sur le sujet.
La campagne déjà ouverte n'est qu'une course éperdue et collective pour s'emparer du trésor des pirates.
Conjointement et sans attendre les futures législatives, les parachutages dans tous les camps illustrent cette course au fric.


Le peuple, à qui l'on fait croire qu'il est souverain, jugera-t-il sur la couleur d'une cravate, les lunettes de la "première dame" (notion antidémocratique s'il en est car qui l'a élue excepté son prétendant ?) , la race de son chien ?
A écouter les experts (?) de la presse, de la radio et de la télé, ce n'est pas loin de la vérité.

Néanmoins et malgré toutes ces considérations, j'irai voter au premier tour pour celui qui me plaît le plus et hélas sûrement au second tour pour celui qui me dérange le moins.


Réécriture et réinterprétation largement inspirées d'une chronique de Michel de PONCINS


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