Une parodie que Zineb Dryef et Mathieu Deslandes ont écrit plus rapidement que moi et très bien. A savourer sans modération !
Récréation 27/01/2012 à 00h58
Récréation 27/01/2012 à 00h58
« Pauvre Alain » :
Chirac arbitre le débat entre Hollande et Juppé
Jacques C | Retraité
Jeudi soir sur France 2, le candidat PS à la présidentielle a affronté le ministre des Affaires étrangères.
Rue89 vous transmet l'appréciation d'un spectateur de marque.
Jacques Chirac, arbitre du débat Hollande/Juppé
Jacques Chirac sort de la réserve que lui impose son appartenance au Conseilconstitutionnel. Moins atteint par l'anosognosie que ce qu'on pouvait imaginer, il a accepté d'arbitrer pour Rue89 le débat qui a opposé ce soir son fils préféré, le « meilleur d'entre nous », et le nouvel homme fort de sa Corrèze, pour qui il a déclaré vouloir voter.
Photos : Reuters. Montage : Leonardo da Cerdan.
Mes très chers compatriotes,
J'ai pour Alain Juppé, vous le savez, estime et affection. Il a toujours été de ces hommes qui savent faire preuve de fidélité et de courage dans l'épreuve. De ces hommes pour qui servir son pays signifie d'abord trouver des solutions aux problèmes des Français, de tous les Français. Il était naturel que ce soit à lui qu'incombe ce soir cette tâche – il est vrai difficile – de représenter une famille politique ne doutant plus de rien et surtout pas d'elle-même.François Hollande, qui a choisi un autre chemin, n'en est pas moins homme de qualité. Je dirais même : il a l'étoffe d'un homme d'Etat. J'ai eu l'occasion, il y a quelques mois, de lui exprimer mon soutien sur ces belles terres de Corrèze. C'est vous dire si ce soir mon cœur était partagé.
Je vais vous le dire sans détour : la maison UMP brûle.
Ce soir, son plus brillant élément, celui qui devait tester la stature présidentielle de François Hollande, s'y est cassé les dents.
« Souriez, Alain, souriez »
Mon pauvre Alain !
On l'attendait pour parler de l'avenir de la France, de l'avenir de l'Europe. Il n'a su montrer qu'un visage réjoui des pièges qu'il s'apprêtait à tendre à son adversaire.
Dire « Sarko » pour obliger Hollande, en le reprenant, à prononcer ce nom de Sarkozy qu'il voulait taire, est-ce vraiment du niveau de mon ancien Premier ministre ?
Aurait-il dit « Chichi » en public que je lui aurais botté le cul. La fréquentation de ces gens-là lui aura fait oublier jusqu'au respect des titres et des institutions.
J'ai passé vingt ans à lui répéter « souriez, Alain, souriez » mais, voyez-vous, à 66 ans, il persiste à confondre un sourire qui vous rend sympathique et ce rictus autosatisfait. Il n'y arrivera jamais.
Pas plus qu'il ne parviendra à justifier ce qu'il fait dans un gouvernement qu'il a eu raison, par le passé, de ne pas ménager. Il aurait marqué des points, ce soir, en prenant ses distances avec cette maladroite affaire du paquet fiscal. Mais il n'a pas voulu saisir cette perche que lui tendait son adversaire.
L'avenir du monde est en jeu et le voilà, dans un salon, qui déclame du Corneille ! « L'obscure clarté », « l'obscure clarté », mais ils vont tous finir par y retourner !
Alain affirme n'avoir rien compris au programme fiscal et budgétaire des socialistes. Je ne vais pas le nier : moi non plus. J'ai cru qu'Alain tenait le bon bout. Carré, professoral, parfaitement ennuyeux : du bon Juppé.
Il a même réussi, avec sa malice habituelle, à pousser Hollande à avouer dans quels services publics il continuerait à ne pas remplacer tous les départs à la retraite [tous sauf l'éducation, la justice, l'intérieur, la gendarmerie et Pôle emploi, ndlr].
Juppé allié objectif des futurs grévistes, c'est la meilleure de l'année.
« La TVA sociale, ce truc à emmerdes »
Mais à ma troisième Corona, ça n'a pas loupé : excès de confiance. Mépris. Du mauvais Juppé.
Applaudir la solidarité des groupes du CAC 40 envers les PME, ça va bien dans les colloques du baron Seillière. A la télé, ça fait rire tout le monde.
Et Hollande peut raconter qu'il a labouré la France, lui, et qu'il écoute les Français.
A force d'aimer les chiffres, Alain oublie les gens. Serrer des mains l'a toujours dégoûté... Or ce garçon n'apprend rien. Je lui avais autrefois expliqué que la TVA sociale serait un truc à emmerdes, voici qu'il s'en fait le chantre.
Chauffé comme en novembre 1995, toujours droit dans ses foutues bottes, « je n'ai pas à rougir de ce que j'ai fait » par ci, « je parlais de votre arrogance, faites attention » par là, mon poulain s'est carbonisé.
Loyal plus que de raison, ça l'a déjà perdu, le voilà qui pour un bon mot admet publiquement que la France ne peut plus discuter avec la Chine. Le voilà qui moque la volonté d'Hollande de parler d'égal à égal avec les Chinois, de grand pays à grand pays !
Croire en la France, défendre sa grandeur, c'est ce qui a toujours contribué à la rendre plus forte, plus prospère ; pas vacillante au moindre éternuement d'une agence de notation.
Mes chers compatriotes, je vais me coucher.
Vive la République, vive la France !
(p.c.c. Zineb Dryef et Mathieu Deslandes)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire