dimanche 5 février 2012

LE PARCOURS DU COMBATTU ou ÉLECTIONS : PIÈGE A CONS

Jacques Faizant - Le Figaro
ENFIN LES ÉLECTIONS !
Voici venu le seul moment où l'électeur est choyé, écouté (d'une oreille distraite), bichonné, presque respecté
Ça me rendrait presque ravi de serrer la main de tous les candidats et de ne plus la laver pendant huit jours pour conserver l'odeur du pouvoir au creux de ma paume.
Un problème se pose, je vais devoir en choisir un seul, un seul et unique ! Ils m'ont tous tant promis que j'hésite.
Il y a ceux qui promettent des lendemains qui chantent, ceux qui promettent ici et maintenant, choux gras et vaches maigres. De plus rusés promettent des lendemains avec le sang, la sueur et les larmes qui coulent et qui puent mais avec l'espoir d'avoir des surlendemains qui gazouillent, avec infirmières et serviettes éponge. Bref, je m'y perds !
Je réunis donc mon brain-trust, mon think-tank, mon conseil rapproché et je demande l'avis de mes mousquetaires de la réflexion décomplexée, de la pensée multiple et de la déconne appliquée à la vie sociale. Après quelques minutes d'agitation cervicale, je me rends compte qu'ils ont le même avis pour le second tour des élections présidentielles. 
Buvez ! Éliminez ! C'est parfait, mais ce n'est pas une politique !
Un autre problème se fait jour, nous avons une préférence pour le 1er tour différente de celle du 2nd tour. Doit-on voter pour le préféré du second tour au premier ou pour le préféré du 1er tour au premier pour affirmer notre différence mais en risquant de faire échouer le préféré du 2nd tour au 1er ? S'il est battu en neige au 1er tour, il ne risque pas de figurer au second. Si nous choisissons le vote dit utile au 1er tour, personne ne saura pour qui nous aurions voté au 1er tour si le candidat du 1er avait eu des chances d'être élu au 2nd tour.
Que faire ? comme disaient Lénine et Mc Gyver.



  Du Bouillon

Gloire au combattu inconnu !

La première solution intelligente serait de bien réfléchir mais ce n'est pas forcément efficace, les miroirs réfléchissent mais ça ne les rend pas pour autant plus intelligents ! La 2nde solution serait de se conformer aux sondages, voter pour celui qui a le meilleur pourcentage et basta ! 
A part que les élections présidentielles ne sont pas une courses de chevaux, le PMU n'a pas encore le droit de prendre des paris là-dessus.
Ça viendra certainement mais ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Il ne s'agit pas de trouver les 3 premiers dans l'ordre ou dans le désordre comme certains électeurs le croient à tel point que certains candidats que je ne nommerai pas élèvent de chevaux de courses pour troubler la décision de l'électeur.
Il convient donc comme au tiercé d'éliminer les bourrins qui ne vous conviennent pas. Pardon, je voulais dire éliminer les tocards ... enfin, non ! éliminer les candidats qui ne vous agréent point.
Cette opération faite il vous reste quelques canassons en lice, quelques prétendants à s'affronter, quelques gagneurs en compétition. Et il faut en sélectionner UN SEUL !
Et un qui ait toutes ses chances d'emporter le prix de l'Élysée, la coupe à fruits avec la corne d'abondance, le trône présidentiel. Il faut donc choisir le candidat qui, à la fois, vous convienne et qui ait toutes les chances de l'emporter. Il faut donc voter utile ! 




Si la méthode ou aucun candidat ne vous conviennent pas, vous pouvez toujours marquer votre désapprobation en urinant le long de l'urne électorale (ce qu'on appelle "urner" en termes techniques) ou en glissant une feuille de vigne dans l'urne pour montrer votre dénuement face à cette situation cornélienne. Ça ne sert à rien puisque ces actes sont l'un puni par la loi relative à l'exhibitionnisme et l'autre se traduit par la création d'un bulletin nul qui n'est pas pris en compte. Une feuille de papier toilette de crépon blanc peut passer pour un bulletin blanc, ce qui donne strictement le même résultat que la feuille de vigne ou le bulletin nul : il n'est pas comptabilisé.  

Auguste

Il existe encore une autre façon de faire savoir qu'aucun des candidats en lice ne vous intéresse ou que vous trouvez inutile ou abusif ce type de mandat électoral.
Vous n'allez pas voter.
Ne croyez pas que vous êtes un mauvais citoyen, votre abstention ne dérange personne puisqu'elle favorise un autre candidat et plus il y a d'abstentionnistes plus vous avez des élus choisis avec un faible pourcentage, parfois avec à peine la moitié des électeurs.
Ainsi vous permettez à un vieux cheval de retour en politique de durer des années et des années ou de faire élire quelqu'un que vous n'auriez jamais choisi.
Vous êtes devenu un abstentionniste !
Faut-il pour autant rendre le vote obligatoire comme en Belgique sous peine d'amende ?
Vous me direz qu'en France cette obligation existe : en France, le vote est obligatoire aux élections sénatoriales pour les grands électeurs (conseillers municipaux, généraux, régionaux et députés) qui se voient, en cas d’abstention, infliger une amende de 4,57 €.
Il faut reconnaître que l'énormité de l'amende doit les inciter à se conduire en citoyens au-dessus de tout reproche, de tout soupçon, comme nous l'avons constaté ces dernières années.


La conclusion de notre réservoir à penser (think-tank), du brain-storming de notre brain-trust, de la tempête de méninges de notre association de cerveaux nous a mené à penser que tant qu'on n'aura pas remis la proportionnelle dans la méthode électorale française, il y aura des bulletins nuls, des feuilles de vigne, des votes blancs, des gribouillis en vers et contre tous, de l'urinothérapie dans l'isoloir, du désespoir dans l'urne et de la créatinine en perdition dans l'éprouvette démocratique !
Pablo


LA PROPORTIONNELLE OU JE CONTINUE A VOTER UTILE !

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